Pologne, les années '80

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Tygodnik Solidarnosc
Lech Wałęsa, prix Nobel de la paix 1983

En dépit de la levée de l'état de guerre en 1983, due pour une part aux protestations internationales (la même année, le prix Nobel de la paix est attribué à l'un des leaders des grèves de 1980, Lech Walesa ), Solidarité, réduit à la clandestinité, voit son efficacité fortement réduite et perd de son influence. La situation du gouvernement, cependant, n'est guère meilleure.


La situation économique s'est encore dégradée, en raison, entre autres, de la résistance passive de la population et des sanctions internationales, qui demeurent toutefois limitées. Politiquement, c'est principalement l'Église catholique avec le cardinal Wyszynski et le pape Jean-Paul II, premier pape polonais, élu en 1978, muée en force politique, qui fait échouer le processus de normalisation en soutenant activement l'opposition syndicale clandestine.


Ayant perdu une grande partie de son influence, le syndicat Solidarité parvient, à la suite d'une grève qu'il n'a pourtant pas déclenchée, en 1988, à s'ériger en interlocuteur principal du gouvernement. Ce dernier se trouve contraint, en 1989, à pratiquer la première brèche notable dans l'ensemble du bloc de l'Est, en permettant l'élection d'un Parlement composé de 35% de députés non membres du parti unique. Solidarité remporte massivement le scrutin et l'un de ses membres, Tadeusz Mazowiecki, est nommé Premier ministre, alors que le général Jaruzelski est élu à la présidence par le Parlement.