Auschwitz-Birkenau, les survivants

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Les prisonniers du camp libérés en 1945
Les prisonniers du camp Auschwitz-Birkenau libérés en 1945, source

J'allais lui rendre visite aussi souvent que je pouvais, mais il fallait que j'économise pour payer le billet de train. (Elles habitaient toutes les deux à une cinquantaine de kilomètres d'Auschwitz). Je lui emmenais du pain et un petit sac de fèves cuites. Je lui portais tout ça dans les champs où elle et les autres femmes travaillaient à creuser les tranchées. Elle partageait ça avec ses camarades, mais il n'y en avait pas plus qu'une bouchée pour chacune... Quand j'y allais, je voyais le ciel couvert de fumées noires et épaisses, grasses et âpres. A l'époque on n'avait pas la pleine conscience de toutes les horreurs qu'y s'y passaient, ce n'est qu'après la guerre que l'on a tout appris.


En janvier 1945, quand les allemands se sont mis à fuir et que les russes arrivaient, j'ai revu ma sœur. Elle m'a raconté, que pour rester au camp, quand la grande colonne des prisonniers escortée par les soldats allemands se mettait en marche pour fuir le camp, elle s'est cachée dans une pile de cadavres et a maculé son visage du sang des morts. Après le départ de tout le monde, elle a osé se lever et à sa surprise a vu, qu'elle n’était pas la seule. Un petit groupe de prisonnières s'était formé. C'est avec elles qu'elle a fait le trajet à pieds, pour rejoindre sa maison familiale. ...