Auschwitz (en polonais Oświęcim) est une ville de haute Silésie située sur le territoire polonais, à 30 km de Katowice. Elle fut la scène d'extermination massive et de crimes contre l'humanité perpétrés par l'Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale, après l'invasion de la Pologne en 1939.
La voie ferrée menant au camp d'Auschwitz-BirkenauLes allemands nazis installèrent le premier camp de concentration et d’extermination massive à Auschwitz-même en avril 1940, sous la direction de Heinrich Himmler, le chef de la SS. En 1941-42, un second camp concentration est installé à Birkenau (Brzezinka) 2 km plus à l’ouest, puis un troisième à Buna-Monovitz (Monowice).
La cloture élactrique autour du camp d'Auschwitz-Birkenau, sourceInitialement dans le camp furent internés et assassinés des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre polonais, issus de l'armée et de la résistance polonaise. Ensuite commencèrent à affluer les prisonniers de guerre soviétiques. A partir du 1942, le camp est devenu le lieu de la plus grande extermination en masse dans l’histoire de l’humanité, commise sur les Juifs européens dans le cadre du plan de l'Allemagne nazie de l’extermination totale de cette communauté, appelée "la solution finale à la question juive".
L'arrivée des juifs au camp d'Auschwitz-Birkenau par train de marchandises, 1944, sourceLa plupart des Juifs déportés vers Auschwitz, hommes, femmes et enfants furent dirigés directement dans les chambres à gaz à Birkenau et froidement assassinés avec du Zyklon B, un produit de la firme allemande Degesch, un insecticide à base d'acide cyanhydrique. Les premiers essais de Zyklon B ont été effectués sur des prisonniers de guerre soviétiques. Ce produit toxique a été fabriqué entre autres à Villers-Saint-Sépulcre dans l'Oise, par une filiale franco-allemande du groupe Ugine.
Les fours crématoires d'Auschwitz-Birkenau, sourceDans le complexe des camps, les prisonniers mouraient principalement gazés à l'arrivée, les autres étaient exterminés par le travail surhumain, la malnutrition, le froid, les conditions sanitaires inhumaines, les maladies infectieuses qui faisaient ravage, des expériences médicales et pseudo-médicales sauvages, terminées par une injection mortelle de phénol.
Le 17 et 18 janvier 1945, à l’approche de l’Armée Rouge les Allemands nazis évacuèrent le camps. Avant leur départ, ils tentèrent de dissimuler une partie des crimes commis en démontant et détruisant les chambres à gaz et les fours crématoires.
Auschwitz-Birkenau, les corps en attente d'être brûlés dans un foyer extérieur, sourceLes prisonniers aptes à la marche furent forcés à se mettre en route vers les autres camps au fond de l’Allemagne : Gross-Rosen, Mauthausen, Bergen-Belsen, Buchenwaldau. Beaucoup d’entre eux périrent de froid et exténuation lors de cet hiver glacial ou furent fusillés durant la marche. Les prisonniers restés dans le camps furent libérés le 27 janvier 1945, par l'Armée Rouge, la 59ème et la 60ème Armée du 1er front Ukrainien dirigé par le Maréchal Ivan Koniev.
L'entrée d'Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 1945, source240 soldats soviétiques furent tués lors des batailles pour la libération de la ville d’Oświęcim et du camps lui-même. 7000 prisonniers furent libérés ce jour-là à Auschwitz, Birkenau et à Buna-Monovitz . Environ 500 autres furent libérés avant cette date dans les sous-camps environnants à Stara Kuźnia, Blachownia Ślćska, Świętochłowice, Wesoła, Libićż, Jawiszowice et à Jaworzno.
Les prisonniers du camp Auschwitz-Birkenau libérés en 1945, sourceSelon l’historien Edmond Gogolewski, les Allemands disposaient en Pologne de neuf camps de concentration et de 201 sous camps qui en dépendaient. En dehors de Auschwitz-Birkenau, les principaux lieux d’extermination furent Treblinka, Majdanek, Belzec, Sobibor, Dora, Plaszow et Chelmno. La Pologne avait été choisi comme centre de l’extermination pour des raisons logistiques (la plus grande concentration de Juifs européens y était implantée).
Le camp de Majdanek, près de Lublin, à l'est du pays, sourceBien qu'initialement le nombre de victimes exterminées dans le camp d'Auschwitz-Birkenau a été estimé à plus de 5 000 000, de nos jours, les historiens, s'appuyant sur des travaux de Franciszek Piper, historien polonais, qui pendant des années a approfondi le sujet des camps de concentration, estiment que dans le camp d'Auschwitz-Birkenau ont été enfermées 1 300 000 personnes, dont 1 100 000 Juifs, jusqu'à 150 000 Polonais, 23 000 Roms et 30 000 personnes d'autres nationalités toutes confondues.
Les chaussures des juifs acheminés à Birkenau, sourceLe nombre de morts assassinés par les nazis à Auschwitz-Birkenau a atteint presque 1 100 000 personnes, dont 960 000 Juifs (presque 90% de toutes les victimes) : 438 000 Juifs hongrois, 300 000 Juifs polonais, 70 000 Juifs français, 60 000 Juifs hollandais, 55 000 Juifs grecs, 45 000 Juifs de Tchéquie et de Moravie, 26 000 Juifs slovaques, 24 000 Juifs belges, 23 000 Juifs allemands et autrichiens et 10 000 Juifs de l'ancienne Yougoslavie. En dehors des Juifs, dans le camps ont péri 75 000 Polonais, 21 000 Roms, 15 000 prisonniers de guerre soviétiques de différentes nationalités et jusqu'à 15 000 personnes d'autres nationalités toutes confondues.
La Pologne d’avant-guerre comptait plus de 35 000 000 habitants, dont près de 3 400 000 Juifs et 75 000 Tziganes. 50 000 Tziganes et 3 millions de Juifs périrent pendant la guerre, qui a défiguré à jamais la société polonaise, la privant d'une grande partie de ses membres. A la fin de la seconde guerre mondiale, le pays ne comptait que 19 000 000 habitants, 21% de sa population ayant péri pendant la guerre, soit 6 000 000 Polonais. En 1939, un tiers de la population polonaise constituaient ses minorités ethniques, à la fin de la guerre il n'en restait plus rien, tuées, déportées ou enfuies là où ils espéraient trouver la paix.