Bonsoir, je me suis lancée dans la poésie depuis quelques temps, en voici une de mon cru, sous forme de fable ; amusez-vous bien
Ce cher Maître Renard,
Avide et si rusé,
Au détour d’une mare,
Au bout d’un p’tit sentier,
Trouva une grande vigne,
Oh oui, mais quelle guigne !
Elle était entourée
D’une haie élevée.
Pas moyen d’y entrer
Sans se ratatiner !
Il en fit donc le tour,
Et enfin y trouva
Une brèche, dont le jour
Etait un petit pois !
« Tant pis » se dit la bête,
« Il me faudra jeûner ! »
Trois journées de disette,
Et il s’est faufilé
Dans l’endroit désiré.
Après s’être goinfré
Des grappes les plus sucrées,
Raisins les plus charnus,
Bien gras et bien repus,
Sortir, il n’a pas pu !
Le seul moyen trouvé,
Pour pouvoir s’échapper,
Jeûner trois jours de plus…
Quand il s’est retrouvé
Dehors, il était plus
Maigre qu’un vieux clou
Et rouillé de partout.
Avant de s’éclipser,
Quand il s’est retourné,
A la vigne, il a dit,
Dépité et contrit :
« Vignoble, oh vignoble !
Tu es si vaste et noble !
Tous tes fruits sont si beaux,
Mais ce sont des cadeaux
A rendre à la sortie ;
A quoi m’ont-ils servis,
Moi qui était venu
Ventre vide, pattes nues ?
Je reviens en arrière,
Main devant, main derrière ! »
Que reste-t-il de cet adage ?
Comme Renard, on est d’passage.
Nous arrivons fiers et avides,
Nous repartons tous les mains vides.
Amassant des biens matériels,
Nous les laissons-là, quand le ciel
Rappelle à lui notre équipage,
Pour faire notre dernier voyage.
Car la richesse authentique,
Le cœur léger, rempli d’amour,
Est plutôt celle que l’on pratique
Pendant son terrestre séjour.
Cypora (20.11.2005)